Ah bon ! Pourquoi ?

Cambodge, Kep

J’ai rencontré Vincent à Kep, dans une guesthouse où tout le monde parle français. De toute façon, tout le monde parle français à Kep. Bon, j’exagère un peu. Mais pas tant que ça parce que beaucoup de français y tiennent des établissements. Alors vous l’aurez deviné, Vincent est français. Paraplégique suite à un accident de la route survenu au début de sa vie d’adulte, Vincent voyage SEUL. Oui, oui, tout seul comme un grand. Quand je lui ai dit mon admiration, il a eu l’air tout surpris et m’a répondu : « Ah bon ! Pourquoi ? Si je suis capable de passer un week-end à deux cents kilomètres de chez moi, pourquoi ne pas aller plus loin. Il n’y a que le lieu qui change ! »

Avec le temps, Vincent a acquis ses propres façons de faire et à discuter ensemble, je me suis rendue compte que ses difficultés ne sont peut-être pas plus grandes que les miennes mais différentes. Et que nous avons aussi différentes manières de les surmonter. Il a besoin d’aide là où moi je n’en ai pas besoin et j’ai besoin d’aide là où il est parfaitement autonome. Par exemple, j’ai besoin de quelqu’un pour pousser mon fauteuil alors que lui peut se pousser sur des kilomètres sans peine. Par contre, je peux monter des escaliers alors que lui ne peut pas.

Mais vous savez ce qui a rendu cette rencontre si chouette, à part cette prise de conscience ? Ben c’est que Vincent, il est non seulement super sympathique mais aussi tellement attachant.

 

Kep l’endormie

Cambodge, Kep

Kep est située au bord de la mer. C’est une petite ville aux larges avenues où de grandes villas aux grands jardins ont été laissées à l’abandon. Après avoir libéré le Cambodge des Kmers rouges, des Vietnamiens se sont établis à Kep. Lorsque les puissances internationales les ont sommés de quitter le pays quelques années plus tard, ils sont partis avec tout ce qui avait de la valeur dans leurs maisons. C’est pour cette raison que plus rien ne subsiste. Ni portes, ni cadrages, ni lavabos, ni meubles. Il ne reste que des structures de briques et de béton. Et de grands terrains maintenant redevenus sauvages. Cela donne à la ville un air assoupi car elles sont vraiment nombreuses, ces villas abandonnées ! Cela crée une atmosphère douce et paisible, qui rend l’endroit très agréable. Comme s’il faisait bon y vivre. Tranquillement. Calmement.

Remarquez ci-dessus, les photos où se baignent les Cambodgiens. Ces derniers ont pour coutume de se baigner tout habillés. Au maximum, ils enlèvent leurs t-shirts. Notez aussi que les moines ne se privent pas du plaisir de la baignade.

Vous aurez aussi noté la large rue et ses villas abandonnées.

Ci-dessous, une image de nouveaux appartements au côté des maisons qu’habitent les Cambodgiens.

Angkor

Cambodge, Angkor

Difficile d’imaginer que de 900 à 1300 environ, Angkor était bien vivante et habitée par 750 000 personnes alors que Londres n’en comptait que 50 000 ! Il s’agissait donc d’une des plus grandes puissances de l’époque. Il en reste aujourd’hui des temples sublimes, étonnamment assez bien conservés.

Angkor Vat et le Bayon possèdent toujours les bas reliefs qui couvrent leurs enceintes. Fermez les yeux. Imaginez un instant. L’enceinte de Angkor Vat fait plusieurs kilomètres. Elle est couverte sur toute sa hauteur (environ 5 mètres) de bas reliefs magnifiquement sculptés qui illustrent des batailles sanglantes, des scènes de vie de marché, de chasse, de pêche.

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Un autre temple, moins bien conservé, est superbe à contempler parce que la nature y a repris ses droits. Les arbres ont carrément poussés par dessus les murs. Les racines les couvrent de haut en bas.

Superbe et grandiose.

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Bien sûr, tout ceci reste un méga défi pour toute personne handicapée et tous les lieux sont simplement impossibles à visiter si vous êtes dans l’impossibilité de faire quelques pas et de monter quelques marches. Toutefois, vous pourrez admirer ces bâtiments de l’extérieur, ce qui vaut quand même le détour.

Issu de la douleur

Cambodge, Battambang

Mes parents ont été forcés de faire l’amour. À ce moment-là sévissait la guerre. Les Khmers rouges voulaient un pays tout neuf, donc le repeupler. C’est pourquoi mes parents ont été forcés de faire l’amour. Ils ont fui le pays. Je suis né à ce moment-là. À la même période, mon frère trouvait la mort en mettant le pied sur une mine.

Histoire personnelle d’un guide qui nous a fait visiter son coin de pays.


La région de Battambang est très rurale.

Fabrication de papier de riz.

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La dernière dame de la région à fabriquer des cigarettes à la main.

Enfants et maisons de la région.

Culture maraichère.

Scènes de vie.

Pagode et monument en l’honneur des victimes des Khmers rouges. On y voit des crânes et ossements des victimes.
Détails des massacres sanglants et de l’histoire de la guerre. 

Fabrication de rehausseur de goût de poisson.

Prions pour Céline

Cambodge, Battambang

Je suis assise dans la navette qui m’amène au bus, qui lui, va m’amener de Battambang à Siem Reap. La dame assise à côté de moi, m’ayant entendu parler français, entame la conversation. Elle est asiatique, la cinquantaine, mais habite le Québec depuis pas mal d’années. À ses côtés, un jeune moine au visage doux, magnifiquement vêtu de sa robe couleur safran. Elle m’apprend que c’est son fils. Il m’adresse la parole en anglais car il ne maîtrise plus le français. On discute. La femme mentionne le décès de René Angelil et m’annonce que le frère de Céline, vient également de décéder. Le jeune moine me regarde et me dit : I pray for them !!!

Observations en vrac

Cambodge, Siem Reap

Nous sommes arrivés au Cambodge mardi dernier après avoir pris un bus de Ho Chi Minh Ville (Vietnam) à Phnom Penh. Il y a environ 250 km entre ces deux villes et un passage à la frontière. Nous sommes partis à 8h30 le matin pour arriver à… 19h30 ! Normalement, le passage à la frontière prend environ une heure. Cette fois-ci, quatre heures !


Nouveau pays, nouvelles observations, que voici :

  • Les maisons ne sont plus étroites, elles sont plutôt carrées. Dans les campagnes, elles sont en bois, sur pilotis et souvent à deux toits dont l’un plus petit qui sert normalement à recouvrir le balcon.
  • Le Cambodge est bien plus pauvre que le Vietnam.
  • C’est plus cher, tant les hôtels, les restaurants que les moyens de transport.
  • Il y a beaucoup plus de voitures, et moins de motos. Ils se partagent la route à peu près moitié-moitié.
  • Le truc du bras tendu pour traverser la rue ne fonctionne plus. Bien que les piétons soient les derniers en priorité sur la route, ils ont plus tendance à s’arrêter pour nous laisser traverser.
  • Il y a des boulangeries-pâtisseries, souvent de très bonne qualité. Au Vietnam on trouvait des pâtisseries mais jamais ils ne vendaient de pain.
  • À l’exception des boulangeries-pâtisseries, on mange moins bien qu’au Vietnam.
  • Les marques de bière ne sont plus les mêmes.
  • C’est aussi sale qu’au Vietnam.
  • Les chats ont souvent la queue en zig zag ou coupée.
  • Les rizières sont asséchées alors qu’au Vietnam, elles étaient verdoyantes.
  • Il y a des tuk-tuk au lieu des taxis. Ils coûtent à peu près le même prix. Pour ceux qui l’ignorent, le tuk-tuk est une moto munie d’une remorque à deux banquettes et d’un toit. On roule donc à l’air libre !
  • Jusqu’à présent, les gens parlent mieux l’anglais. Par exemple, les chauffeurs de taxi ne parlaient pas un seul mot d’anglais au Vietnam mais ceux des tuk-tuk, le parlent très bien.
  • Les enfants nous saluent avec empressement.
  • Il y a beaucoup plus de pagodes qu’en pays Vietnamien et les bonzes (moines bouddhistes) en robes safran refleurissent le paysage.
  • Il n’y a plus de tombes dans les rizières. Par contre, les gens ont des stupas sur leur terrain. Ces stupas contiennent de petits morceaux d’os du défunt recueillis après l’incinération.
  • C’est plat comme dans les plaines du centre du Canada.

Mal de coeur

Cambodge, Phnom Penh

Avez-vous déjà vu l’horreur ? Moi, non. Mais le Musée du Génocide à Phnom Penh me l’a racontée. L’histoire du rêve des Kmers rouges, de reconstruire un nouveau monde, a donné suite à de nombreuses séances de tortures et assassinats. En effet, leur idéal était de créer un monde où tous retourneraient à la terre, à la campagne, avec en toile de fond, le communisme. Pour ce faire et éviter toute contestation, il leur fallait tuer tous ceux pouvant s’opposer à leur rêve, c’est-à-dire ceux ayant de l’éducation tel que les enseignants, les ingénieurs, etc.

Bilan : 10 000 personnes ont été emprisonnées dans cet endroit et envoyées au champ d’exécution, pas très loin, afin d’y être tuées. Seules 6 ou 7 personnes, dont le métier avait servi les intérêts des bourreaux, tels que peintre, musicien, sculpteur de statues ou réparateur de machines ont pu sortir vivants de cet endroit maudit. Bilan de ce génocide au Cambodge : 1 million et demi à deux millions de personnes assassinées. En trois ans et demi.

Le Musée se tient au sein d’une école que les Kmers rouges ont transformée en prison et lieu de torture.

Dans le premier bâtiment, on passe de pièce en pièce où se trouvent toujours des lits de fer (sans matelas), des chaînes et des boites de munitions. Ces pièces servaient à torturer les gens emprisonnés, les chaînes à limiter leurs mouvements et les boites de munitions, à faire leurs besoins. Sur le plancher, des endroits sont tachés du sang qui a coulé et coulé. Sur les murs, des photos des gens qui ont été trouvés, tout justes tués, par les Vietnamiens venus libérer le pays. Personne ne pouvait croire que ce qui se passait ici était si grave. Dans le second bâtiment, des cellules, minuscules. De la place pour se coucher par terre, à peine plus. Le troisième bâtiment raconte l’histoire de ceux qui y ont été emprisonnés. On y voit des photos d’hommes, de femmes mais aussi d’enfants découvertes dans les archives que les Kmers rouges n’ont pas eu le temps de détruire avant de prendre la fuite. Des instruments de torture y sont exposés. Des os et des crânes trouvés dans les multiples charniers du pays aussi. Le dernier bâtiment explique les conséquences que cette guerre a eu sur le pays, sa culture, son architecture et ses gens.

Ça glace le sang. Et ça donne mal au coeur.

Phnom Penh

Cambodge, Phnom Penh

On trouve dans cette ville le Palais royal et la Pagode d’argent. Très très beau !

Nouvelles observations en vrac

Vietnam, Mui Ne

Leurs cintres sont vraiment bien conçus. Ils ont une encoche sur les côtés, là où ça fait l’angle. C’est super car ça permet de coincer des vêtements ce qui leur évite donc de glisser ou tomber. Ils ont aussi d’autres encoches qui permettent de suspendre des robes à bretelles, camisoles, sans qu’elles ne glissent.

L’un de leurs modèles de séchoirs à linge est consititué d’un tube horizontal monté sur pieds et sur lequel s’enfilent des petits cercles qui permettent de suspendre des cintres. Ainsi, on peut faire sécher directement les chemises sur les cintres sans que ceux-ci ne glissent sur la tringle.

Pour les personnes à mobilité réduite, nous avons vu à Hoi An des tricycles munis d’un volant. En lui faisant faire un mouvement de va et vient cela permet de faire avancer le tricycle sans avoir à pédaler. C’est ingénieux et ça va assez vite. J’imagine qu’ils n’ont pas de fauteuils électriques…

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Les feux de circulation sont en forme de croix. Parfois, il n’y a que le feu rouge, le vert est… inexistant. Alors quand aucun feu ne s’allume, ça veut dire qu’on peut y aller. Au début on pensait que les feux verts étaient défectueux ! Après un certain temps, on a convenu qu’ils ne pouvaient quand même pas être tous en panne !

Les trottoirs ne sont pas à angle droit avec les rues. Ils sont à environ 45 degrés. On a déduit que c’était pour faciliter le passage des motos de la rue au trottoir où elles sont souvent stationnées.

Le ramassage des poubelles est… inhabituel pour nous et peu efficace. En effet, les commerçants balaient devant leur magasin et envoient le tout dans la rue. Dans certaines villes, ils prennent la peine de mettre leurs déchets dans des sacs. Dans d’autres, comme à Hanoi, pas du tout. Ensuite, vers 23h, des femmes passent à pied pour ramasser les poubelles à la main ou avec un porte-poussière muni d’un manche. Elles envoient tout dans une grosse poubelle sur roues qu’elles tirent avec elles. N’avons jamais vu un seul camion d’ordures.

Certains pêcheurs ont comme embarcation une sorte de panier rond en plastique ou tressé en bambou. Ça ressemble à une demi noix de coco ! Et ça n’a pas l’air bien stable.

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Village de pêcheurs près de Mui Ne. En avant plan, les barques rondes.

Leurs villes manquent souvent d’espaces verts, de parcs. Ce n’est pas si facile de trouver un endroit où s’arrêter pour grignoter nos petits trucs achetés au dépanneur.

Nous avons vite découvert les Choco-Pie ! C’est une espèce de gâteau Vachon moins cochon, moins crémeux, moins sucré et moins bon. Mais ça fait la job pareil. Les cupcakes sont de fabrication industrielle et on les achète au dépanneur comme une boîte de biscuits. Sont assez bon mais n’ont pas autant de crémage que ceux de chez nous.

Jusqu’à maintenant, on a eu une seule panne d’électricité et en pleine nuit. On est donc loin des fréquents délestages du Myanmar.

Les Vietnamiens sont travaillants et efficaces quand il le faut. Ils commencent leurs journées très tôt le matin, vers 6h, en faisant leurs exercices au parc (quand il y en a un) où on trouve une multitude d’appareils d’exercices. Lorsqu’ils sont commerçants, ce qui est assez fréquent, leurs magasins ouvrent vers 7h et ferment vers 22h ! Les restaurants, eux, ouvrent vers 10 ou 11h et ferment aussi à 22h. Ça fait de longues heures de travail. Ceux qui travaillent dans les petits hôtels n’ont qu’une journée de repos par semaine sans aucune semaine de vacances. Autrement, s’ils travaillent dans de grandes entreprises, ça ressemble à chez nous. Ils ont même un mois de vacances annuellement. Ça c’est pas pire !

Étonnamment, nous n’avons pas encore vu un seul McDo depuis notre arrivée au Vietnam ! J’ai vu sur l’Internet qu’il y en a un à Saigon. Il aurait été ouvert en 2014 !

Mui Ne beach, Saigon et le delta du Mékong

Vietnam, Mui Ne Beach

On est allé à Mui Ne Beach pour aller à la beach. On a de la suite dans les idées, n’est-ce pas ? Et aussi pour voir les dunes de sable comme celles qu’il y a au Sahara mais en beaucoup plus petit. Et puis pour préparer la suite du voyage, prendre le temps de lire un peu sur Saigon et le Cambodge. On serait probablement partis avant si la guesthouse (Duc Thao Guesthouse) qu’on avait trouvée n’avait pas été aussi agréable. Prenez un motel, enlevez le stationnement et remplacez-le par un joli petit jardin avec des tables à pic-nic et vous y êtes. Alors pour lire et relaxer, c’est idéal.

On est donc allés voir les dunes de sable. Il y en a une de sable blanc et une autre de sable jaune. Ça vaut la peine d’être vu sans que ce soit hallucinant. Mais si vous avez déjà vu le Sahara, ça vous décevra. Moi j’étais contente.

Il y a un truc qui vous ennuiera probablement si vous allez au Vietnam, ce sont les non-dits. C’est-à-dire qu’on oublie de vous dire que l’accès à tel truc que vous allez visiter avec le tour n’est pas compris. En arrivant aux dunes de sable blanc, on nous a demandé de payer l’entrée. On nous l’avait pas dit. Et juste après, quand on est arrivés aux dunes à proprement dites, on nous a vous expliqué qu’on pouvait se rendre sur les dunes à pied ou louer un 4-roues à 20 $ pour une demi-heure. On a 40 minutes devant soi. C’est juste. Et moi marcher sur les dunes, quelques pas ça va mais pas vraiment plus. J’ai dû faire pitié parce que le chauffeur de la jeep qui nous a amenés m’a négocié le dépôt sur les dunes gratuitement. Vous voyez, gentils et pas gentils ? (voir mes articles précédents). Seb était bien étonné de me voir passer devant lui à l’arrière d’un 4-roues. Moi itoo. 😉

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Vous voyez le 4-roues ? Dessus, c’est moi !

Quant à la plage, elle n’était accessible que par les resorts qu’il y a tout le long du bord de l’eau. C’est dommage qu’en théorie on doive payer pour aller à la plage mais le proprio de la guesthouse nous a dit de passer par le grand hôtel. Alors c’est ce qu’on a fait et personne ne nous a rien dit. Selon Seb, comme à Nha Trang, l’eau était parfaite. Mais pour le coup d’oeil, j’ai trouvé que la mer à Nha Trang était plus jolie parce qu’il y avait des îles et des montagnes qui plongeaient dans l’eau.

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Le resort par lequel on passait pour aller au bord de la mer.

Alors Mui Ne, c’était parfait pour nous à ce moment-ci du voyage d’y rester un moment mais si non, je ne pense pas que ça mérite d’y passer plus de deux jours.


Vietnam, Ho Chi Minh Ville (Saigon)

Ouf ! C’est méchamment bruyant Saigon ! Moi, ça m’épuise. Par endroit, la circulation est juste complètement folle ! D’ailleurs, les Vietnamiens n’ont aucun mal à percevoir notre appréhension lorsqu’il nous faut traverser une artère passante car à deux-trois reprises, on nous a accompagné spontanément. Petit aveu : je suis soulagée de ne pas avoir le poids de la décision de mettre un pied devant l’autre… Je préfère allonger le bras pour signifier aux motocyclistes qu’on traverse.

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Ceci dit, le petit quartier où nous logeons est agréable. Il y a un long parc tout près, ce qui apporte un peu de calme. Notre hôtel, plutôt moyen (sûrement le pire depuis le début de notre périple en fait), est situé dans une petite ruelle où les voitures ne peuvent passer. Il y a des restos et des bars à proximité. Les bars mettent en première ligne de belles demoiselles habillées de façon aguichante afin d’attirer la clientèle et l’inciter à consommer. On imagine sans peine qu’elles acceptent d’offrir un service personnalisé en fin de soirée aux clients potentiels… contre échange monétaire bien sûr !

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On découvre en se baladant dans les ruelles des scènes de vie comme l’intérieur des maisons ou des femmes qui pratiquent leur métier directement sur la rue.

Nous avons visité deux musées, l’un sur les atrocités de la guerre du Vietnam et l’autre sur l’histoire du Vietnam. Plutôt intéressants. Le premier comme le deuxième sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. Il y a cependant une section du musée de l’histoire qui ne l’est pas (il y a environ une douzaine de marches pour y accéder). Le contenu est intéressant bien qu’encore une fois la présentation laisse vraiment à désirer. Faut dire qu’au Québec, on est gâtés à ce niveau-là avec nos centres d’interprétations !


Vietnam, Delta du Mékong

Une excursion sur le delta du Mékong, c’est pas facile à faire quand on est une personne handicapée et qu’on veut prendre part à une visite de groupe. Je vous explique pourquoi. La plupart des tours organisés planifient deux types de bateaux : l’un pour aller visiter le marché flottant et un plus petit pour aller dans les canaux. Le petit bateau, plat, long et étroit aux sièges bas semble plutôt instable pour une personne comme moi qui a besoin de largeur et de points d’appui pour rester en équilibre et s’asseoir et se relever. Même avec de l’aide, je ne peux pas. De plus, ces tours s’arrêtent plusieurs fois pour visiter tel et tel truc, alors la complexité de monter et descendre du bateau se déculpe. Heeee…. non ! Pas faisable.

Alors que fait-on ? Hé bien on fait un tour privé qui nous coûte les yeux de la tête : 200 $. Est-ce que ça valait le prix ? Non. Est-ce que c’était bien ? Heeee… ça dépend. Est-ce que je suis contente de l’avoir fait quand même ? Oui.

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Le problème quand on voyage, c’est qu’on prend de l’expérience et qu’on a des points de comparaison. Le marché flottant est un endroit du delta où les cultivateurs de fruits viennent vendre leur marchandise sans descendre de leurs bateaux. Beaucoup de marchands et de revendeurs viennent s’approvisionner ici. C’est bien mais le lac Inlé au Myanmar présentait beaucoup plus d’intérêt. Au lac Inlé, il y avait des maisons sur pilotis dans l’eau, des plantations de tomates hydroponiques, des pêcheurs sur leurs barques et leur manière typique de les faire avancer avec un seul pied pendant que l’autre pied et leurs bras servent à manipuler leur filet de pêche. Il y avait aussi un joli cadre de collines, un marché sur le quai où venaient s’approvisionner les ethnies des montagnes et le tour durait un bon moment.

Bien sûr, lors de notre balade sur le delta du Mékong on nous a fait visiter un verger ce qui nous a permis de voir à quoi ressemblaient les arbres de certains fruits vendus dans les marchés. On a aussi visité une fabrique de nouilles de riz. C’était instructif, mais pendant ce temps, on nous pousse à la consommation. Notre guide avait l’air de nous trouver cheap quand on a décliné son offre de nous asseoir pour relaxer… et goûter des fruits. Il y avait des tours de groupe où plusieurs autres activités étaient comprises, activités que je ne peux pas faire.


Trouvez la logique
Les personnes handicapées ont des limites, elles sont donc un peu malchanceuses, et à cause de ces limites, leur accès à l’emploi est… limité. Il est donc reconnu que de façon générale les personnes handicapées sont moins bien nanties que la population en général. Lorsqu’elles veulent accéder aux mêmes rêves que les autres, ça finit par leur coûter plus cher parce qu’elles doivent payer pour les services ou adaptations dont elles ont besoin !!!

Ceci dit, ce que j’en retiens c’est que même si ça me coûte un peu plus cher, je suis vraiment super chanceuse. J’ai un peu d’argent pour voyager (j’en n’aurai plus après mais bon ça c’est une autre histoire et c’est un choix que j’ai fait et je vis très bien avec), j’ai un super chum qui m’aide dans tout sans qui je ne pourrais tout simplement pas voyager, et surtout, surtout, je peux encore marcher. 🙂


Alors je m’attendais à ce que le delta du Mékong soit plus tranquille, avec de jolies berges sauvages, quelque chose de charmant. Je n’ai pas trouvé. Je suis un peu déçue. D’autres vous diront que c’est super. Ça doit effectivement l’être si on a jamais rien vu de semblable parce que c’est quand même singulier, de voir ces bateaux remplis de fruits sur lesquels les gens dorment parfois lorsqu’ils apportent leur cargaison sur le delta pour la vendre. Mais si vous avez le choix, allez vite sur le lac Inlé au Myanmar. Vite vite avant que le pays ne se développe trop et ne devienne trop touristique. Je suis quand même contente d’avoir vu le delta du Mékong car aller au Vietnam sans le voir, c’est un peu comme aller à Paris sans voir la tour Eiffel.

Demain : le Cambodge
Hé oui, c’est déjà la fin. À 8h30 demain matin on prend le bus pour le Cambodge. Premier arrêt : Phnom Penh. J’ai bien hâte de découvrir le Cambodge et ses habitants. On dit qu’ils sont bien différents des Vietnamiens. On nous a aussi dit que le Cambodge est le Vietnam d’il y a vingt ans. Youpi, un nouveau voyage ! 🙂