Cambodge, Phnom Penh
Avez-vous déjà vu l’horreur ? Moi, non. Mais le Musée du Génocide à Phnom Penh me l’a racontée. L’histoire du rêve des Kmers rouges, de reconstruire un nouveau monde, a donné suite à de nombreuses séances de tortures et assassinats. En effet, leur idéal était de créer un monde où tous retourneraient à la terre, à la campagne, avec en toile de fond, le communisme. Pour ce faire et éviter toute contestation, il leur fallait tuer tous ceux pouvant s’opposer à leur rêve, c’est-à-dire ceux ayant de l’éducation tel que les enseignants, les ingénieurs, etc.
Bilan : 10 000 personnes ont été emprisonnées dans cet endroit et envoyées au champ d’exécution, pas très loin, afin d’y être tuées. Seules 6 ou 7 personnes, dont le métier avait servi les intérêts des bourreaux, tels que peintre, musicien, sculpteur de statues ou réparateur de machines ont pu sortir vivants de cet endroit maudit. Bilan de ce génocide au Cambodge : 1 million et demi à deux millions de personnes assassinées. En trois ans et demi.
Le Musée se tient au sein d’une école que les Kmers rouges ont transformée en prison et lieu de torture.
Dans le premier bâtiment, on passe de pièce en pièce où se trouvent toujours des lits de fer (sans matelas), des chaînes et des boites de munitions. Ces pièces servaient à torturer les gens emprisonnés, les chaînes à limiter leurs mouvements et les boites de munitions, à faire leurs besoins. Sur le plancher, des endroits sont tachés du sang qui a coulé et coulé. Sur les murs, des photos des gens qui ont été trouvés, tout justes tués, par les Vietnamiens venus libérer le pays. Personne ne pouvait croire que ce qui se passait ici était si grave. Dans le second bâtiment, des cellules, minuscules. De la place pour se coucher par terre, à peine plus. Le troisième bâtiment raconte l’histoire de ceux qui y ont été emprisonnés. On y voit des photos d’hommes, de femmes mais aussi d’enfants découvertes dans les archives que les Kmers rouges n’ont pas eu le temps de détruire avant de prendre la fuite. Des instruments de torture y sont exposés. Des os et des crânes trouvés dans les multiples charniers du pays aussi. Le dernier bâtiment explique les conséquences que cette guerre a eu sur le pays, sa culture, son architecture et ses gens.
Ça glace le sang. Et ça donne mal au coeur.
L’homme est capable du meilleur comme du pire, dit-on. Pas une jolie visite, mais qui donne à réfléchir., comme les camps d’extermination nazis. Je ne pense pas que je pourrais visiter ça… Entourez-vous de belles choses maintenant!
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