Same Same !

Thaïlande, Chiang Mai

À Chiang Mai, en Thaïlande, on est allés visiter un musée. Quelle surprise de voir une rampe pour personnes handicapées et de constater que ces dernières sont exemptes de paiement.

Un peu plus tard, on se rend visiter une pagode. Là aussi, on ne me fait pas payer. 🙂

WOW ! Quelle différence avec le Laos que je me dis ! C’est pas pareil pantoute !

Quelques jours plus tard, on décide de se magasiner des tours organisés. L’un pour aller à la rencontre des différentes ethnies de la Thaïlande et un autre, pour aller visiter la Black House et le White Temple à Chiang Rai. Quelle est donc ma surprise quand le gars de l’agence de voyage m’annonce que son fournisseur exige que je paye 500 bahts en supplément (20 $) pour amener mon fauteuil roulant !!! Pardon ? Il m’explique que c’est parce que leurs minivans n’ont pas de soute ou d’espace prévu pour les bagages et qu’en conséquence, mon fauteuil prendra la place d’une personne. Bon, il est vrai que certaines minivans offrent peu d’espace pour transporter quoique ce soit mais il s’agit d’un fauteuil roulant, pas d’un bagage ! Ça sert de substitut aux jambes bon sang !!! C’est complètement insensé de faire payer les gens pour ça !

On lui explique alors que mon fauteuil se plie et qu’il est démontable. Nous ajoutons que nous pourrons donc fort probablement le faire rentrer dans la minivan sans prendre la place de personne. Rien n’y fait. On décide donc de se rendre au bureau du fournisseur. Une fois rendus, la dame à qui on parle consulte son gérant et revient avec la même réponse : il faudra payer. Elle veut nous montrer sa minivan. Parfait. On en profite pour plier et démonter le fauteuil dans le but de prouver qu’il est faisable de le faire rentrer sans prendre la place de personne. Démonstration faite, elle n’a pas d’autre choix que d’abdiquer. Nous pourrons donc participer à ces deux tours guidés en payant le prix normal.

Avec tout ça, on aura perdu pas loin de trois heures dans notre journée. Le comble, c’est que quand la minivan est passée nous prendre le lendemain, nous n’étions que 7 passagers alors que la minivan contient 12 sièges ! Imaginez si j’avais payé, combien j’aurais été en rogne de voir que mon fauteuil ne prenait la place de personne…

Finalement, il y a une nette différence entre la volonté politique d’un pays et la volonté mercantile des entreprises privées !

Note : Pour dire qu’une chose est pareille à une autre, les asiatiques disent toujours Same Same. Et ça, même quand c’est pareil tout en étant un peu différent. 😉

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La Black House

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Le White Temple

On avait presque oublié !

Thaïlande, Chiang Mai

Ah, toutes ces petites choses qui étaient tranquillement disparues de notre quotidien, et qu’on avait presque oubliées, sont subitement réapparues en arrivant en Thaïlande !

Voici la liste de ce qui nous a sauté aux yeux :

  • des publicités de toutes les grosseurs dont des gros billboards (panneaux d’affichage grand format)
  • des dépliants en quantité pour vendre des tours organisés
  • des chaises en plastique : dans les dernières semaines nous n’avons vu que des chaises, tables, tabourets et bancs fabriqués à la main avec du gros bois bien lourd
  • des autoroutes : pour la première fois en deux mois on file à 100 km heure !
  • des garages pour réparer les autos : auparavant, les garages servaient à réparer les motos.
  • des baguettes pour manger (seuls les Vietnamiens en utilisent)
  • du papier de toilette de qualité : nous avons eu du papier de toilette rude rude, qui ne se déchire pas correctement, qui se déroule tout seul en 4-5 épaisseurs, etc. Alors quand je dis « de qualité », je ne veut pas juste dire tout doux !
  • des chambres d’hôtel décorées
  • de la machinerie agricole dans les champs
  • des rampes pour personnes handicapées
  • des 7 Eleven (dépanneurs) et des asiatiques qui s’y approvisionnent : depuis le début du voyage, seuls les étrangers achetaient dans les dépanneurs. C’était sans doute trop cher pour les locaux !
  • des gens qui font de l’embonpoint : nul doute, les Burgers King, Mc Do, PFK et les 7 Eleven y sont pour quelque chose.
  • des champs de riz verts : en Thaïlande, ils ont l’argent et la machinerie pour faire plusieurs récoltes par année alors que ce n’était pas le cas au Cambodge et au Laos.
  • des barbecues à gaz
  • des usines : hé oui, pays plus développé veut aussi dire pays industrialisé !

Superbe !

Laos, Luang Prabang

Au départ de Luang Prabang, on peut prendre part à une excursion qui nous amène aux chutes Kuang Chi. Je ne m’attendais pas à quelque chose d’aussi joli ! L’eau était d’une couleur à tomber par terre. Voyez :

La descente du Mekong

Pour revenir à Luang Prabang de Luang Namtha, nous avons pris le bateau. Il fallait embarquer à Huay Xai, située un peu plus à l’ouest. Pour nous y rendre nous avons pris le bus. Il était rempli à sa capacité maximale : il y avait des sièges rabattables dans l’allée ! Nous pensions qu’il y aurait des soutes à bagages de la grosseur à laquelle nous étions habitués mais comme le bus était un peu plus petit, ce n’était pas le cas. Le fauteuil roulant s’est donc retrouvé sur le toit, avec les nombreux bagages !

Pour le bateau, deux options s’offraient à nous : la croisière normale ou celle de luxe. La croisière dite normale consiste en des bateaux souvent surchargés, avec pour assises des bancs de bois ou des fauteuils d’auto si on a de la chance. Comme la croisière dure deux journées entières (avec arrêt à Pakben pour la nuit), nous avons opté pour la croisière de luxe.

Vie de chien

Au Cambodge, sur l’île de Khotrong, alors que nous étions dans notre chambre, on a soudainement entendu un chien hurler et gémir. Ses hurlements étaient un supplice à entendre. Son maître le battait à coup de bâton.

Au Laos, à Luang Namtha, Seb est parti faire une randonnée avec un guide. Ce dernier a vu un chat qui s’approchait un peu trop à son goût. Il l’a frappé avec un bâton pour qu’il s’éloigne.

Toujours à Luang Namtha, où les rues sont pourtant larges et où il y a peu de trafic, un pick-up a frappé un chien qui nous regardait passer. Il l’a frappé et pourtant il aurait facilement pu l’éviter. Il n’a pas du tout ralenti ni freiné. Il a simplement poursuivi sa route. Le chien était en état de choc, il hurlait en tournant en rond. Son maître est sorti le prendre dans ses bras. Le chien agonisait. Il est sans doute mort dans ses bras.

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Du St-Hubert bien frais !

Laos, Luang Namtha 

Les marchés en Asie, comme dans tous les pays chauds je crois, sont dehors. Sur des tables, sont disposés fruits, légumes, viandes. Dans des bacs remplis d’eau, des poissons. Celui de Luang Namtha est bien ordonné. Les allées sont larges et je peux y circuler aisément en fauteuil roulant.

Il y a aussi des poulets, vivants. Sont-ils destinés à la consommation ? Un homme s’approche. Il parle avec la vendeuse. Il choisit son poulet. La vendeuse empoigne le poulet et lui lie les pattes. Elle le met dans un sac plastique, qu’elle double pour plus de solidité. Et l’homme repart, son sac à la main.

Note : St-Hubert est une chaîne de restaurants qu’on trouve au Québec dont la spécialité est le poulet.

Cap au nord !

Encore plus au nord que Luang Namtha, il y a une petite ville nommée Muang Sing. Nous y sommes allés et visité un marché où j’ai acheté une chemin de table et un foulard tissés à la main. Voici les deux dames d’une ethnie à qui je les ai achetés.

Voici d’autres images croquées sur le vif au marché.

Une photo de rizières prise près de cette ville.

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Nous avons visité le village d’une ethnie, que voici :

Ci-dessous, on fait sécher ce qui deviendra des balais. Aussi, une marche improvisée !

Au Laos, on apprend aux filles à broder. On dit que plus une fille est douée à cet artisanat, plus elle fera une bonne épouse et mère car cela entraîne leur patience. Cette conception est encore bien présente, principalement chez les ethnies et c’est pourquoi on retrouve leurs magnifiques ouvrages au marché. Au Vietnam où l’industrialisation a emboité le pas, presque plus personne ne brode et tisse à la main.

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I like your love !

Laos, Luang Namtha

On part se promener, arpenter les rues de cette petite ville, qui n’a pourtant rien d’exceptionnel. D’une maison, de la musique joue à tue-tête. Des gens y sont rassemblés. Une femme qui remarque qu’on les regarde, nous fait signe d’approcher. Bah ! Pourquoi pas ! Alors on y va. Pas une seconde plus tard, on nous offre une bière. Je refuse : je n’aime pas la bière. Aussitôt, on me propose une bouteille d’eau. Sympathique ! On arrive à savoir en quel honneur est donné cette fête : le patron de la banque du coin pend la crémaillère ! Tiens donc, ils ont aussi cette coutume ! Une femme vient voir Seb avec un verre de bière. Elle le force à faire cul-sec. Parait que ça porte bonheur.

Un jeune homme, en état d’ébriété bien avancé, se prend d’affection pour nous. Il parle très peu anglais et aimerait tant en dire plus que ce qu’il est capable. Il nous demande si on forme un couple. Il est étonné que ce soit le cas et admire Seb. Il ajoute que c’est une bonne personne parce qu’il prend soin de moi. Enfin, il nous dira au moins 20 fois (je n’exagère pas mes chiffres 😉 : I like you ! I love your family ! I like your love ! Trop comique. On s’en souviendra longtemps. 😉


Il n’est pas le premier, dans ce pays, à me mentionner que Seb est un bon gars parce qu’il prend soin de moi. D’autres s’arrêteront aussi pour me dire combien je suis chanceuse. D’autres encore me diront qu’il est sans doute le seul sur terre ainsi !

Bien qu’ils n’aient pas entièrement tort, il peut devenir tannant à la longue d’avoir l’impression, par ces commentaires, de n’être qu’un poids pour quelqu’un. S’il est vrai que dans nos pays il est difficile pour une personne handicapée de se trouver un amoureux ou une amoureuse, j’ose quand même croire que mon Seb adoré est aussi heureux dans cette relation et que je lui apporte malgré tout beaucoup.

Le lendemain de cette invitation à cette fête, un homme à moto s’est arrêté pour nous inviter chez lui. Suite à un accident, il est resté handicapé. Il a du mal à marcher comme à parler. Nous avons rencontré sa femme et ses deux adorables petites filles. Bien que son anglais soit très limité, sa femme a quand même été capable de nous livrer un témoignage qui sans m’étonner, m’a quand même bouleversée. Elle nous a dit en somme ceci : « Plusieurs personnes me demandent s’il est mon mari. Je leur réponds que oui. Elles me disent, ah bon, tu sors avec lui, même s’il est comme ça ??? Ils ne comprennent pas ! ». Des larmes coulaient de ses yeux pendant qu’elle nous racontait son histoire. On sentait à quel point ces remarques répétées sont douloureuses à entendre pour elle.

Il n’est donc pas étonnant que le Laos offre peu de compassion envers les personnes handicapées et que des aventures comme celles du Palais royal et du bus de nuit (voir mes articles précédents) puissent se produire. Ils ont beaucoup de chemin à parcourir avant de pouvoir affirmer considérer tout le monde sur un pied d’égalité. Et je remercie le bon dieu d’être née au Québec. Qu’aurait été donc ma vie si j’étais née ici ?

Paysages, architecture, temples et moines

Laos, Luang Prabang

Comme je le disais dans mon précédent article, Luang Prabang est une très jolie ville. Si vous venez au Laos, je vous encourage cependant à ne pas vous satisfaire de cette seule ville car elle n’est pas représentative du pays. En effet, rien au Laos ne ressemble à Luang Prabang. Ce serait un peu comme aller à Time Square à New-York et croire que toutes les villes américaines sont pareilles.

Mais bon, voici quand même quelques photos de la ville et du cadre dans lequel elle est.

Luang Prabang est aussi l’occasion de se lever avant l’aube pour assister à l’aumône aux moines. Ils font le tour de la ville afin d’obtenir la nourriture qu’ils devront consommer avant l’heure du midi. Ils récupèrent ce que les gens veulent bien leur donner mais la base semble être que chaque personne leur remette chacun une boulette de riz collant.

Se lever tôt nous a donné l’occasion de visiter le marché du matin.

Quelques clichés des temples qui malheureusement ne rendent jamais aussi bien en photo qu’en vrai.

Au Laos, les tuk-tuk peuvent avoir différentes tailles. On entre par l’extrémité alors qu’on accède par le côté aux tuk-tuk Cambodgiens. Parfois, le conducteur prend place sur une moto ou en avant d’un petit camion (extrême gauche de la photo de gauche).

Aventure au Palais royal !

Laos, Luang Prabang

Luang Prabang est une jolie ville de l’UNESCO. On y trouve les plus beaux temples de tout le Laos. Le soir, les guesthouses, les restos et les boutiques sont joliment éclairés. Cela apporte beaucoup de charme à la ville. Par contre, soyez avertis, tant l’hébergement que les restos y sont très chers. En fait, c’est l’endroit où les prix sont les plus élevés de tout le Laos et bien sûr du Vietnam, Cambodge et Laos réunis. Je dis « bien sûr » parce que le Laos est aussi le plus dispendieux de ces trois pays, et pour des prestations qui sont loin d’être d’aussi bonne qualité que celles des autres pays.

En plus des temples, il y a le Palais royal qu’on peut visiter. Il faut savoir qu’en Asie, il est important de se déchausser avant d’entrer dans un temple ou la résidence de quelqu’un. Au Palais Royal, on vous demandera donc de laisser vos souliers à l’entrée mais aussi tous vos sacs et appareil-photo.

Après avoir monté la quinzaine de marches qui mènent à l’entrée du palais, le gardien est venu nous voir avec empressement pour nous demander de nettoyer les roues de mon fauteuil. N’ayant pas de torchon avec nous (on est en voyage !), nous lui en avons demandé un. Après quelques minutes d’attente, il en a finalement trouvé un. Entretemps, une autre employée nous a indiqué par le mime d’utiliser notre t-shirt pour nettoyer le fauteuil. Étonnés et insultés, nous avons décidé d’en rire. Sur ce, ayant saisi que nous ne voulions pas faire ainsi, elle nous a fait signe de prendre mon foulard. Commençant à trouver la situation vraiment grotesque, nous avons encore rigolé. Pour finir, elle nous a mimé de lécher, oui oui, les roues de ma chaise roulante !!!

Insultée, et n’ayant plus du tout envie de faire cette visite, j’ai voulu pousser le truc un peu plus loin, juste pour voir. J’ai dit que je ne pouvais laisser mon sac à l’entrée car il contenait de l’équipement médical nécessaire à ma survie. Ils ont été inflexibles. Leur réponse ? If you don’t want to die, don’t come in !

Nous avons discuté de leur impolitesse avec des français rencontrés dans un resto. Il leur est arrivé un truc semblable. L’homme avait des bermudas et il faut être correctement vêtu pour rentrer dans le palais. C’est normal. C’est la manière qui fut prise pour le lui dire qui fut impolie. Le gardien a carrément tiré avec force sur ses bermudas pour arriver à couvrir ses genoux. À un autre moment, par mégarde, ce français a posé son guide touristique à un endroit qu’il était interdit de toucher. Le gardien a balayé le livre d’un geste de la main si fort que le livre s’est retrouvé par terre, trois mètres plus loin !

Je comprends qu’il faut suivre les normes de politesse et de respect des pays que l’on visite. C’est la base. Mais il y a aussi des façons respectueuses de demander aux gens de respecter ces règles. Et il faut aussi comprendre qu’il y a des situations particulières, comme un handicap, qui peuvent empêcher une personne de se conformer aux us et coutumes. Au Cambodge, nous avions pris un guide pour la journée et avons visité avec lui la principale pagode de la ville. Celui-ci m’a dit que je pouvais garder mes souliers car j’avais du mal à marcher. Il avait du jugement. Depuis, j’entre sans me déchausser car la dernière fois que je l’ai fait, je suis tombée.

Nous sommes allés en Turquie il y a deux ou trois ans. Musulmans, ils ont aussi pour coutume de se déchausser avant d’entrer dans une mosquée. Au lieu de me refuser l’accès, ils avaient leur propre fauteuil roulant qu’ils m’ont demandé d’utiliser. Une autre fois, on m’a demandé de couvrir mes embouts de béquilles d’un sac de plastique. C’était dangereux car très glissant. J’aurais dû prendre des Kleenex au lieu de leur sac. Mais au moins, ils avaient des solutions à nous proposer ! Et on s’est adressé à nous respectueusement.