Laos, Vientiane
Yé ! On vient d’arriver sains et saufs à Vientiane après avoir pris un bus de nuit – entendre bus couchette – en partance de Paksé. Au Vietnam, les bus-couchettes étaient des places semi-couchées, individuelles, avec ceintures de sécurité (parfois fonctionnelles). Ici, au Laos, les bus-couchettes sont différents et m’ont semblé plus dangereux. Alors qu’au Vietnam, les lits étaient à deux étages, ici c’est le bus qui est à deux étages. Le plafond est si bas qu’il faut se pencher pour circuler dans l’allée. Comme au Vietnam, les allées sont très étroites et m’ont donné du fil à retordre. Les couchettes des bus du Laos sont constituées de véritables lits, étroits mais faits pour deux, dont les matelas sont très fermes.
Le bus que nous avons pris était très vieux. Le gars s’arrêtait souvent pour resserrer je ne sais quoi. En plus, il y faisait très froid. Il devait faire environ 12 degrés dehors et ils ont mis la climatisation tout le long ! Allez comprendre ! Bref, on a assez mal dormi.
Mais, le pire dans tout ça, c’est qu’on a bien failli ne pas pouvoir prendre le bus. Pourquoi ? Parce que lorsqu’on est arrivés à la gare routière, le gars nous a assigné des places au deuxième étage. Si vous aviez vu l’escalier !!! Il tournait, les marches étaient très hautes et il n’y avait aucune rampe ni rien qui aurait pu me servir d’appui. En le voyant, j’ai tout de suite que je n’arriverais pas à le monter. Je suis donc allée voir celui qui m’avait assigné les places en lui expliquant ma situation. Même en insistant, la seule réponse à laquelle j’ai eu droit c’est : Sorry, no ! Excédée par si peu de compréhension et si peu d’aide, j’ai fini par dire au type : If you get your legs cut and I ask you to walk, you won’t be able. So this is the same ! Malgré ça, je n’ai eu droit qu’à un Sorry, no !
N’ayant aucune autre option, j’ai décidé de forcer les choses. Je suis donc rentrée dans le bus et je me suis assise avec Sébastien sur le premier lit du rez-de-chaussée qui était libre. Après avoir réalisé que nous ne bougerions pas, les employés ont finit par céder en nous assignant un autre lit, au fond du bus. Malheureusement, là encore, un nouveau problème s’est pointé. Au milieu du bus, le plancher avait une petite pente, bien difficile pour moi à monter sans mes béquilles. Je peux marcher sur le côté avec mes béquilles, et c’est ce que je fais quand c’est trop étroit, mais c’est impossible à faire s’il y a une pente.
On a donc demandé à deux femmes si elles acceptaient de changer de lit avec celui qui venait de nous être assigné. Elles ont refusé. On a demandé à un homme, qui a également refusé. J’ai donc réessayé donc de franchir cette maudite pente. Ce n’était pas pas facile parce qu’après la pente, le plancher se retrouve encore plus près du plafond avec pour résultat que même moi qui suis super petite, je dois me pencher pour me déplacer dans l’allée. Comme le lit dans cette section du bus est plus près du sol (en fait quasiment au sol), m’asseoir et me lever sera d’une très grande difficulté puisqu’il n’y a qui puisse me servir d’appui (j’ai de la misère à me lever et m’asseoir sur un siège très bas). J’aurai besoin d’aide et mon Seb si grand et courbé dans ce bus sera en mauvaise posture pour y parvenir. Finalement, en voyant que j’en arrachais, les deux femmes ont accepté de changer de lit. Ouf !
Ce genre de situation occasionne donc son lot de frustrations. C’est bien dommage, surtout qu’on m’avait dit que les gens du Laos étaient adorables. De fait, à part ces événements, ils sont très gentils. Il reste que je n’ai pas rencontré ces difficultés au Vietnam et au Cambodge. Les gens étaient toujours prêts à aider.
Je me suis dit que c’était peut-être la première fois qu’ils voyaient une personne marchant en béquilles ou qui se déplace en fauteuil roulant. Qu’il s’agit simplement d’une question d’ignorance. Ce que je ne saisis pas, c’est pourquoi ils se montrent si peu compréhensifs et bornés même après leur avoir expliqué. Pourtant, nous en avons vu des gens en fauteuil roulant au Laos.
Il s’est produit deux autres incidents de ce genre au Laos. La première fois, le gars voulait nous faire payer un supplément car il disait qu’on transportait un vélo alors qu’il s’agissait de mon fauteuil. La deuxième fois, on a aussi voulu nous faire payer un supplément dans le bateau pour la même raison.
Voici des photos d’un temple que nous avons visité à Ventiane.
Quel manque de compréhension, de compassion, de simple civilité ! Pauvre chouette, désolée pour toi. Espérons que ça ne se reproduira plus.
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Bravo pour l’empathie!
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