Cambodge, Phnom Penh
On a visité un champ d’exécution situé près de Phnom Penh. Comme si le Musée du génocide ne nous avait pas suffi, il a fallu qu’on ajoute une couche de cruauté à nos souvenirs.
Moi, je me disais, quand on amène quelqu’un se faire exécuter, on doit l’agenouiller et lui tirer une balle dans la tête. Non, non. Les Khmers rouges ne faisaient pas ça. Comme les munitions coûtaient cher et qu’on ne voulait pas alerter qui que ce soit sur ce qui se passait derrière ces murs, ils tuaient les gens à mains nues. En les battant à mort avec tous les outils qui leurs passaient sous la main.
Sur le Killing Field, on trouve encore aujourd’hui des vêtements et des ossements ayant appartenus aux victimes. Comme si l’horreur ne s’était jamais arrêtée.
Quelques jours après avoir visité ce lieu, on a rencontré un chauffeur de tuk-tuk qui a vécu la guerre civile. Il a perdu tous les membres de sa famille. Il a été forcé de travailler dans les champs, à planter du riz. Il nous a raconté qu’ils étaient si peu nourris, que ses pieds et ses jambes étaient enflés à cause de la malnutrition. Vous vous rendez compte de l’enfer ? Et je me plains quand j’ai un peu mal aux jambes !!!