Observations en vrac et pratico-pratique

Vietnam, Hoi An

Les Vietnamiens ne semblent pas connaître les canapés. On n’en a pas vu un seul. On voit seulement des banquettes de bois au dossier bien droit et des chaises coussinées. C’est peut-être qu’ils n’aiment pas ce qui est mou parce qu’ils dorment sur des surfaces dures faites de bois ou d’un tressage très serré. Parfois, ils dorment sur des matelas mais ceux-ci sont si durs que c’est comme dormir sur le sol (on a expérimenté dans un hôtel !).

On a vu nos premières coquerelles dans la rue. Bien grosses. Heureusement qu’elles n’étaient pas dans notre chambre… En même temps elles ne mordent pas !

On a aussi vu quelques rats…

Et on a vu un chat manger du riz. Oui, oui !

Ils ne changent pas les draps tous les jours dans les chambres d’hôtel. Par contre, ils donnent toujours des brosses à dents avec un mini tube de dentifrice bon pour deux jours. Parfois même un peigne et des Q-tips.

IMPORTANT : Toutes les bouteilles d’eau ne sont pas potables. Faut donc choisir celles de propriétés étrangères. Fiez-vous aux marques suivantes : Aquafina (Pepsi), La vie (Nestlé), Dasani (Coca-Cola), Vinh Hao (Coca-Cola aussi) et selon l’article que j’ai lu, la Sapuwa, du Vietnam, aurait reçu le certificat international de nourriture de qualité et sécurité en 2002 et 2013, elle serait donc fiable. C’est Diep, de Flavours of Vietnam, qui nous a dit de nous méfier de certaines marques. Merci Diep.

Dès que vous tombez dans les régions chaudes, il ne faut pas étendre votre linge dehors parce que comme en Afrique, il y a des bébites qui viennent pondre leurs oeufs sur les vêtements mouillés et elles s’immiscent ensuite dans votre organisme. Brrrr !

Les distances sur la route, que ce soit en auto ou en bus, prennent deux fois plus de temps à parcourir qu’en Occident. C’est la faute aux nombreuses motos, au manque de voies rapides et parfois, au mauvais états des routes. Le train quant à lui est encore plus lent. Il ne dépasse pas 30 km / heure. On est loin du TGV !

Le touriste paie deux fois le prix que celui payé par les vietnamiens. C’est injuste, mais c’est comme ça. N’hésitez pas à négocier.

Le prix des études universitaires au Québec revient à peu près au même prix  que celui payé par les Vietnamiens, si on le compare au revenu moyen des habitants.

On a vu quelques repas de mariage à Hanoi qui se donnaient dans la rue. Plutôt quétaine pour nous, dans des teintes de mauve ! On n’a juste pas les mêmes goûts.

Truc pour traverser les rues :
Traversez LENTEMENT. Allongez un bras devant vous pour indiquer aux motocyclistes et conducteurs d’autos la direction où vous allez. Ils vous verront mieux et vous contourneront plus facilement. En même temps, ça vous donnera un espace de sécurité.

Pour les personnes à mobilité réduite :
À Hué, il y avait des rampes pour permettre aux personnes en fauteuil de franchir les trottoirs. Elles ne sont pas toujours alignées mais c’est un bel effort. En fait, jusqu’ici il y a souvent des rampes pour entrer dans les commerces. Elles ne sont toutefois pas faites pour les personnes en fauteuil mais pour permettre aux commerçants de rentrer leur moto dans leurs magasins. Elles ne nous sont donc d’aucune utilité, à nous, personnes à mobilité réduite parce qu’elles ne sont pas assez larges. De toute façon, les commerces sont si encombrés qu’il est souvent impossible aux personnes en fauteuil roulant d’y pénétrer et de s’y déplacer.

Les Vietnamiens ne sont manifestement pas habitués à voir des personnes en béquilles car lorsque je me lève, ils me suivent au pas quand ils ne m’empoignent pas les bras. Je déteste ça parce qu’ainsi, je n’ai plus aucun contrôle. C’est quand même une jolie attention. N’empêche que je dois leur dire de ne pas le faire, que je suis habituée. À chaque fois, je me sens un peu mal. Si vous êtes accompagnés, demandez à la personne qui vous accompagne de faire le tampon entre vous et eux. C’est ce que mon chum a fait et ça m’aidait beaucoup.

La grande terrasse du Hai Café, dans le centre historique de Hoi An, est accessible aux personnes à mobilité réduite. Les toilettes ne le sont pas cependant.

Si vous êtes en fauteuil, pensez à demander si l’hôtel est pourvu d’un ascenseur et si celui-ci se rend au rez-de-chaussée de même qu’à tous les étages. Ce n’est pas toujours le cas. Demandez aussi si l’entrée de l’hôtel est de plain-pied avec le trottoir. Il y a souvent une ou quelques marches. Ce qu’il faut comprendre, c’est que lorsqu’il y a un ascenseur, celui-ci est fait pour faciliter le transport des bagages, non pas pour accommoder les personnes à mobilité réduite.

Sachez qu’au moins vous devriez avoir de la facilité à vous doucher car la plupart du temps les douches sont à l’italienne. C’est-à-dire qu’elles sont de plain-pied avec le reste de la salle de bain. Pensez quand même à vous en assurer parce que parfois il peut y avoir des baignoires.

Gardez aussi en tête que lorsque vous trouverez une rampe assez large pour votre fauteuil, elle sera bien pentue. Faites de la musculation avant de partir si vous n’êtes pas accompagnés !

Pu Bin : un rêve réalisé avec grand bonheur !

Vietnam, Pu Bin

Vous avez déjà vécu l’immersion totale ? Moi, c’est la première fois et c’est tout simplement GÉNIAL ! Enfin du tourisme vécu de l’intérieur, fait de partage et d’éclats de rires. 🙂

Depuis hier midi, nous sommes accueillis au sein d’une famille de l’ethnie Tay à Pu Bin. Elle est constituée du grand-père, d’un couple, de leur fille de 19 ans et fils de 14 ans et de la soeur de l’homme du couple. Leur maison, comme toutes celles du village est sur pilotis. Elle est fabriquée en bois, avec un toit en taule et semble bien solide. Il doit y faire froid en hiver parce qu’elle n’est pas isolée. C’est le grand-père et son fils qui l’ont bâtie de leurs propres mains en 2003. Elle est située en haut d’une colline par laquelle on accède via un sentier très abrupt.

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Le chauffeur et le patriarche.

Les organisateurs de l’agence de voyage avec laquelle nous avons fait affaire pour ce tour craignaient que ce soit très difficile pour moi de monter cette côte parce qu’elle est faite de terre et est assez glissante. Ils ont donc demandé à la famille de construire un escalier. Cela leur a pris la journée entière. Ils ont utilisé la terre et l’ont modelée pour en faire des marches qu’ils ont solidifiées avec du bois de bambou. Vous vous rendez compte, ils ont fait un escalier exprès pour moi !!! Bon, il sera utile à tous dans le futur mais quand même ! Ils ont vu juste parce qu’il faut bien avouer qu’il m’aurait été très ardu de monter cette pente. Même peut-être infaisable. Et je n’en reviens toujours pas qu’ils aient accepté de faire ça pour ma venue.

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La maison de nos hôtes. En bas, à gauche, on voit l’escalier qu’ils ont construit pour moi.

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Vue du village et ses montagnes. En bas à droite : « mon escalier ».

L’espace sous la maison sert à manger dehors par beau temps, à entreposer différentes choses et à certaines activités de la ferme. À l’étage, il y a deux pièces. La première est très grande, c’est là que tout le monde mange et dort. La seconde, c’est la cuisine. On y trouve un feu encerclé de bancs très bas où tout le monde se rassemble pour discuter et se réchauffer. Il y a aussi une étagère et une armoire. Il n’y a ni comptoir, ni table, ni chaises. Le plancher de la cuisine est en bois de bambou.

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La grande pièce. Au fond : la cuisine.

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Dans la cuisine, au coin du feu. Le blé d’Inde sèche au-dessus.

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L’étagère de la cuisine. L’ouverture à droite mène à la salle de bain située en bas d’un escalier très à pic de 10-15 marches.

La maison est alimentée en électricité sans toutefois être chauffée. L’eau est acheminée du haut de la montagne via un système ingénieux de tuyaux de bambou et s’accumule dans une cuve munie d’un robinet. Ceci leur permet d’avoir de l’eau à portée de main pour la cuisine et la toilette. L’organisme qui organise ce séjour chez l’habitant depuis seulement 2014 a fait construire une toilette, un lavabo et une douche au rez-de-chaussée de la maison pour assurer un confort minimal aux touristes. Les habitants eux, font plutôt comme autrefois : ils font leur toilette à la mitaine en faisant chauffer l’eau sur le feu. Comme dans toutes les maisons asiatiques, il faut enlever ses souliers avant d’entrer. Ils sont habitués de marcher pieds nus malgré le plancher de bois assez froid (il fait environ 12-13 degrés celsius en cette saison et le mercure descend parfois jusqu’à 5-6 degrés).

La journée commence vers 6h du matin et se termine vers 20h30-21h, moment où on installe les lits (constitués d’un petit matelas, assez ferme, de couvertures et d’une moustiquaire). Vers 21h30-22h, tout le monde se couche et on ferme les lumières.

Les repas se prennent sur des nattes tressées, assis par terre. Chacun prend un petit bol et se sert des différents mets posés sur un plateau au centre. Le riz est bien sûr l’aliment de base. Ce que nous avons mangé jusqu’à présent était très bon. Étant donné qu’ils doivent vaquer aux activités de la ferme, c’est l’une des jeunes femmes qui nous accompagnent et le chauffeur qui préparent les repas. L’autre jeune femme qui nous accompagne est la guide. C’est elle qui fait l’interprète car aucun d’eux ne parle anglais. Ceci est dû au fait que le village n’est pas du tout touristique. Il n’y a ni hôtel ni restaurant. Il n’y a même pas de magasins. C’est aussi super tranquille, ce qui est plutôt reposant après Hanoi qui est une ville super bruyante. Et les montagnes qui nous entourent sont verdoyantes et très jolies.

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La préparation du repas.

 

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On met « la table ».

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On passe « à table ».

Hier après-midi, après notre arrivée, nous sommes allées nous balader dans le village. Un couple nous a invité à passer un moment avec eux. La dame, très gentille, spontanée, super souriante et au rire communicatif avait plein de questions pour nous. D’ailleurs, nous sommes autant l’attraction qu’eux le sont pour nous. Mon fauteuil roulant, qui passe inaperçu en ville est ici le point de mire, une véritable découverte, pour ces gens si pauvres qui sont à peine allés plus loin que le village voisin. On nous prend même en photo ! C’est plutôt comique !

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Pendant que je vous écris, Seb est en train de jouer aux cartes avec quelques-uns d’entre eux. Les éclats de rire fusent. C’est vraiment beau à voir. Les Vietnamiens, du moins ceux avec qui nous sommes, sont des gens au sourire sincère qui aiment bien rigoler. Ça les rend vraiment sympathiques. En comparaison, en Thaïlande qui est pourtant connue comme le pays du sourire, ce n’est pas du tout pareil. Les Thaïlandais sont des gens réservés où j’ai perçu le sourire comme une façade de politesse. Au Myanmar, les gens étaient hyper souriants, davantage qu’ici, mais semblaient moins enclins à rire.

Ce matin, nous devions aller rencontrer les enfants à l’école mais il pleuvait. Ce n’était pas vraiment idéal parce que les sentiers deviennent très glissants lorsque mouillés. C’est un peu décevant mais faut bien avouer que j’aurais facilement pu me casser le gueule malgré l’escalier super bien fait.

Nous passons de très beaux moments ici et on se sent privilégiés. Au Vietnam, plusieurs villes et villages organisent des séjours chez l’habitant. Ce sont toutefois habituellement dans des lieux touristiques où c’est un peu devenu un business. On apprend bien plus ici sur la vie à la campagne que dans les livres ou sur l’internet. Clin d’oeil pour mon père : c’est impossible de vivre ça sur Google maps ! 😉

L’organisme qui a organisé notre séjour se nomme Flavours of Vietnam et est dirigé par Diep To qui nous a été référée par Pierre-Jacques. Elle a été en couple avec un Québécois pendant quelques années et a donc vécu au Québec. Elle a plusieurs activités professionnelles. Elle donne entre autres des cours de cuisine vietnamienne au Canada et aux États-Unis. Elle organise des circuits privés gastronomiques au Vietnam pour des touristes et a lancé une fondation qui vise à améliorer le niveau de vie des habitants de Pu Bin en leur permettant d’accueillir des touristes qui veulent découvrir la vie quotidienne des gens de cette région. Son expérience de la vie québécoise lui permet de savoir ce que les touristes sont en mesure de supporter en termes de confort. C’est pourquoi les matelas qui nous sont destinés sont un peu plus épais que ceux des autres, qu’on y installe draps et couette et que la salle de bain a été construite. Elle leur a aussi enseigné de nouvelles recettes pour offrir une alimentation plus diversifiée aux invités. C’est ainsi qu’en faisant ces aménagements cela permet aux touristes de venir et d’améliorer en même temps la qualité de vie de cette famille. Grâce à l’organisme Casira, avec lequel Pierre-Jacques travaille, ils vont accueillir dans les prochaines semaines douze Québécois qui vont venir passer trois semaines ici pour construire des toilettes pour l’école.

La jeune guide qui nous a accompagnés, surnommée Amy pour les touristes, est vraiment adorable et super sympathique en plus d’être très dévouée. Elle a toujours répondu à nos questions à la hauteur de ses connaissances et jamais n’a montré la moindre impatience à tout traduire. Le rôle qu’elle a joué fut essentiel. Grâce à elle, nous avons beaucoup appris et pu communiquer avec la famille qui nous accueillait. Aussi, c’est tout simplement un grand plaisir de l’avoir rencontrée et son sourire et sa gentillesse vont me rester en mémoire toute ma vie.

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La cuisinière et notre guide, Amy.

J’ai oublié de vous raconter une anecdote de ce séjour. À un moment, j’étais assise avec les autres auprès du feu et tout d’un coup, l’une des femmes, m’a soudainement fait un gros câlin, sans raison. Un très beau souvenir. J’étais toute émue.

La famille est en train de construire une seconde maison car le mois prochain, le groupe de qui vient construire les toilettes pour l’école, occupera la leur. On est allés les voir à l’oeuvre. Ils sont super agiles et font le tout sans avoir vraiment de plans. J’aurais bien aimé voir le produit fini.

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On construit une nouvelle maison.

Nous sommes partis après le repas du midi, un peu tristes mais tellement heureux de notre expérience. Une tranche de vie comme ça, c’est vraiment dur à battre. Si vous avez la chance d’aller au Vietnam, contactez Flavours of Vietnam et allez à Pu Bin. Vous ne le regretterez pas, c’est sûr et certain !

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Portrait de « famille ».